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VII

UNE PAGE D’HISTOIRE.

Le Wawaron s’était donc élevé dans l’espace et nos amis, après quelques minutes de silence, lorsqu’ils furent certains qu’ils ne pouvaient être vus, regagnèrent leur cabine et reprirent leur costume habituel.

Titoine Pelquier était songeur, il alluma sa fidèle bouffarde et se mit à arpenter le pont de l’auto-aérien.

Baptiste de son côté avait l’air tourmenté, on eût dit qu’une sourde préoccupation l’agitait. Titoine après avoir jeté un regard sur lui, lui dit :

« Eh ben, quoique t’as ?

Eh ben, quoique t’as ?

Courtemanche ne répondit pas et silencieusement faisait tourner ses pouces.

« Eh ben, t’entends pas, quoique t’as donc ? Maintenant que nous avons « suincé » les avions boches et « épastrouillé » les londoniens quoique l’on va faire, éiousque nous allons aller ? demanda Pelquier.

« Sais-tu, mon cher Titoine, répondit Courtemanche dont la figure était devenue sombre et dont les traits marquaient une vive inquiétude, que notre situation n’est pas si claire qu’on aimerait à le croire. Maintenant on sait que nous existons, que l’Empire de l’Espace se manifeste d’une façon tangible et qu’aucun doute n’est possible. Dans quelques heures le monde entier connaîtra l’aventure du Wawaron, sa présence imprévue et le désarroi qui en est résulté pour les dirigeables allemands.