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Le ministre, qui lui aussi avait assisté de sa fenêtre à tout ce que nous connaissons, prit le paquet non sans une légère émotion, et l’ouvrant trouva une enveloppe armoriée contenant une lettre ainsi conçue :

Empire de l’Espace.

Auto-aérien « Le Wawaron ».

Excellence,

Les officiers de l’équipage de l’auto-aérien impérial, le Wawaron, sont heureux de saisir cette circonstance pour vous assurer de leur plus profonde considération et le prie de bien vouloir présenter à Sa Majesté le Roi et au peuple anglais l’assurance de leurs respectueuses et cordiales salutations.

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Le ministre s’informa du « Wawaron », mais il lui fut répondu qu’il était remonté à une hauteur telle qu’il n’était plus possible de le voir.

Alors il existait ce « Wawaron », l’Empire de l’Espace devait nécessairement exister aussi, et ce Baptiste 1er  devait être un bien puissant empereur pour posséder des dirigeables aussi perfectionnés que le « Wawaron ».

La nouvelle fit le tour du monde, la presse en fit ses délices et on oublia le bolide complètement. Mais ce fut surtout en Allemagne que la nouvelle fit sensation. Le Kaiser qui était parti pour le front surveiller une nouvelle attaque sur Soissons, revint « rapido presto » à Berlin consulter son chancelier.

« Eh bien ! lui dit-il.

« L’Empire de l’Espace existe on ne sait où, répondit von Reindflesh, le Wawaron aussi, même si bien que nos aviateurs en le voyant le prenant pour le fameux bolide se sont dispersés comme une nuée d’abeilles.

« Et von Bernstorff, est-il parti à sa recherche ? demanda Guillaume II.

« Oui, Sire, le comte suivant vos instructions, est parti avec un guide et accompagné de deux aéroplanes.

« Alors, ça va bien, dit le Kaiser, si c’est Bernstorff qui s’en occupe, je suis tranquille.

À Montréal, au Canada, la grande nouvelle fut aussi connue. Philias Duval en lisant le compte-rendu des journaux, se frotta joyeusement les mains.

« Décidément, se disait-il, je crois que j’ai bien placé mon argent.