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que Philias Duval leur avait achetés chez un costumier bien connu de la rue Notre-Dame, à Montréal, et après avoir étudié la question, ils résolurent de commencer leurs visites par Londres. La première fois ils y jetèrent leur carte de visite, mais comme ils jugèrent que cela n’était pas suffisant, ils résolurent de se présenter personnellement, c’est-à-dire d’y conduire le « Wawaron ».

Depuis quelques jours, la population de la bonne ville de Londres était mise en émoi par des incursions d’avions boches, quelquefois de simples aéroplanes, d’autres fois par des zeppelins. Tous ont lu dans les journaux les comptes-rendus de ces attaques et des terribles efforts qui malheureusement en furent les conséquences.

La kultur teutonne

Tout d’abord consternés, puis petit à petit s’habituant — si le mot est logique — à ces honneurs, la malheureuse population de la grande métropole se résignait et acceptait courageusement ces ignobles manifestations de la kultur teutonne.

Car il n’y a pas à dire, la mentalité prussienne est chose qui peut paraître incompréhensible. Être arrivés scientifiquement à des réalisations de toute première grandeur, avoir cultivé les arts, la littérature et avoir pris une place prédominante parmi les nations, et s’abaisser aussi bas qu’il soit possible de se l’imaginer, de se dégrader moralement et matériellement au dernier degré.