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Il appela un esclave et se fit apporter une cassette qu’il présenta à Baptiste en lui disant :

« Cette boîte contient des images qui m’ont été données par un des envoyés du roi d’Angleterre. Ces images me furent présentées comme remerciement lorsque je signais un papier disant que je voulais bien lui faire l’honneur d’accepter le protectorat de leur roi. Comme ces images ne me sont d’aucune utilité et que votre lunette me serait très agréable, je désire changer avec vous. Puis se tournant vers Titoine il lui dit : J’aimerais aussi conserver en souvenir de vous cette bouteille que vous avez au côté, en échange je vous donne deux de mes plus jolies esclaves à votre choix.

Pelquier recula d’un pas et lança un regard qui voulait dire : « Vade retro Satanas ».

Pauvre Pelquier ! l’ombre de Mame Pelquier (née Philomène Tranchemontagne de Shawinigan) lui passa dans l’esprit, lui qui s’était débarrassé d’une blanche, il ne voulut pas de deux noires en échange, quoique d’après toutes les règles musicales il faut deux noires pour faire une blanche. Il fit un geste de dénégation poli, mais si déterminé, que le roi n’insista pas et Titoine le plus gracieusement du monde lui offrit la gourde pour rien.

Le nègre leur donna alors des gibiers autant qu’ils en pouvaient porter, et nos amis prenant congé se dirigèrent dans la direction du Wawaron.

Courtemanche avait emporté la cassette du roi avec lui et en route désireux de savoir quelles images elle contenait il l’ouvrit et s’aperçut que ces images étaient des billets de mille livres sur la Banque d’Angleterre, et il y en avait cent.

« Décidément, dit-il à Titoine en l’aidant à placer dans le Wawaron le gibier et la précieuse cassette, oui, décidément, les actions de la “French Canadian Aerial Company, Limited”, sont à la hausse.


VI

COMMENT L’AUTO-AÉRIEN LE « WAWARON » ENTRA AVEC GLOIRE DANS LES ANNALES DE L’HISTOIRE.

Il faudrait plus d’un volume pour narrer tous les faits, les aventures fabuleuses dont nos deux amis furent les héros, et il est à espérer qu’un jour ils publieront avec force détails non seulement ce qu’il leur fut donné de voir mais aussi les œuvres auxquelles ils coopérèrent.