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Comme Courtemanche, pardon Sa Majesté Baptiste 1er , l’avait dit, ils voyagèrent à une très grande hauteur, devant souvent se servir de casques spéciaux, invention de l’ingénieur, ceci pour lutter contre le froid et l’état de la pression atmosphérique. La nuit ils descendaient en des endroits déserts où ils pouvaient renouveler leurs provisions. Souvent ils restaient toute une journée à terre, chassant, pêchant, et ne remontant dans l’espace que lorsque la nuit était venue.

C’est ainsi qu’ils parcoururent les deux Amériques, ne se faisant entrevoir qu’à de très grandes hauteurs et donnant ainsi aux populations sauvages et ignorantes de fantastiques idées.

Puis ce fut le tour de l’Afrique, de l’Asie, sans compter l’Océanie, et ils réservèrent l’Europe pour la fin.

Nous savons ce qu’en furent les conséquences, la chimère du bolide et les discussions homériques qui en résultèrent.

Leur voyage était incomparablement intéressant et même parfois des plus amusant ; c’est ainsi qu’un beau jour en Afrique, Titoine Pelquier, oh ! ironie du sort, vit son impeccable vertu fort en danger.

Ils étaient dans l’Afrique Centrale et depuis assez longtemps ils n’avaient pas atterri pour chasser et renouveler leur provision de viande fraîche. Ce jour-là il faisait un temps admirable, l’air était pur, le ciel serein, et une clairière se présenta à leurs regards. L’admirable végétation africaine se présentait à eux dans toute sa splendeur.

Atterrir le « Wawaron », l’amarrer solidement fut l’affaire de quelques minutes, et saisissant leurs fusils ils s’élancèrent vers la forêt.

Ils avaient à peine parcouru deux milles que soudain un bruit étrange vint frapper leurs oreilles.

Avançant avec la plus grande prudence ils purent bientôt distinguer que ce bruit venait des cases d’un village nègre qui se trouvait non loin de là.

Trouvant l’aventure amusante, bien armés, ne craignant rien de ces indigènes qui nécessairement seraient stupéfaits de les voir, ils avancèrent sans crainte.

Ceux qui furent étonnés ce ne furent pas les nègres mais au contraire nos amis lorsque celui qui paraissait le chef de la tribu et qui n’était autre qu’un roi nègre, s’avança vers eux et dans un anglais impeccable leur souhaita la bienvenue.

Sa Majesté nègre avait un certain vernis et heureusement