En plus, il fallait donner un gouvernement à l’Empire, et Baptiste 1er chargea le Duc de Ste-Cunégonde de former un ministère. Celui-ci en profita pour nommer à son tour le Prince Duval Ministre des Finances.
Tout cela c’était fort beau, ils ne s’occupèrent pas de ce que l’on pouvait penser, ni même comment cette création serait acceptée.
« S’ils ne sont pas contents, ces toryeux-là, qu’ils viennent nous cri, s’écria le duc en s’enfilant une monumentale rasade de whiskey blanc.
« Et au fait, dit Duval, comment allons-nous nommer le dirigeable ?
« J’ai trouvé un nom, car il ne faut pas oublier que ce n’est pas un aéroplane ordinaire, ni un dirigeable comme les autres, mais un véritable automobile aérien, qu’en pensez-vous ? demanda Baptiste.
« Superbe ! Je seconde la motion, s’écria Pelquier.
« Et moi je la tripotte en mettant comme amendement qu’on lui donne le nom de « Wawaron ».
« Trois hourras pour le Wawaron, s’écria Baptiste. Allons chercher une bouteille de Champagne pour le baptiser.
« Du Champagne ! s’écria Pelquier, tu t’en ferais mourir. Du p’tit blanc, mon vieux, pour des vrais Canayens, c’est le « nec » et le « plus ultra ».
Le lendemain et les jours suivants ils procédèrent aux derniers détails. Tout ce qui avait été acheté fut transporté à bord de l’auto-aérien et placé sous l’œil vigilant de l’ingénieur de telle façon que les principes de l’équilibre les plus stricts fussent observés.
Philias Duval ayant terminé sa mission, retourna à Montréal muni d’instructions spéciales.
Baptiste et Titoine, restés seuls, congédièrent les ouvriers, fermèrent les ateliers désormais inutiles et un bon soir sans que rien ne fut dit à personne, le « Wawaron » s’éleva majestueusement dans l’Empire de l’Espace.
V
EXPLORATIONS IMPÉRIALES.
Baptiste Premier et son fidèle ministre le duc de Ste-Cunégonde, emportés par le « Wawaron », était donc entré dans l’Empire de l’Espace. Le duc qui était à cheval sur le protocole,