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« Je suis comme toujours prêt à tout pour le service de Votre Majesté, répondit von Bernstorff en saluant jusqu’à terre.

« Alors causons et voyons à régler cette affaire du Wawaron, dit Guillaume II en leur faisant signe de s’asseoir.


IV

CE QUE C’ÉTAIT QUE L’EMPIRE DE L’ESPACE.

Il est incontestable que les lecteurs doivent se demander ce que sont devenus nos deux excellents amis, l’ingénieur Baptiste Courtemanche et son camarade le chirurgien-dentiste Titoine Pelquier.

Nous les avons laissés — si nous nous souvenons bien — à la gare du Grand Terminal Station à New-York, prenant le train, rempli des plus douces espérances et emportant avec eux les choses nécessaires pour leur long et périlleux voyage vers l’Ouest Canadien, c’est-à-dire vers cette partie du Nord-Ouest où l’ingénieur avait découvert les précieux matériaux nécessaires à la réalisation de la navigation aérienne telle qu’il l’avait conçue.

La première partie ne fut en réalité qu’une longue promenade et ne donna lieu à aucun incident digne de mention, et ils se rendirent vers l’endroit le plus rapproché des lieux où les recherches des fameux éléments devaient être faites. Là il leur fallut trouver la main-d’œuvre et cela n’était pas aussi facile qu’on pouvait le croire. La fameuse conscription avait enlevé un grand nombre d’hommes, et ceux qui restaient se trouvaient empêchés soit par des obligations commerciales ou de famille, les autres se firent fortement tirer l’oreille et ne se décidèrent à leur venir en aide que par l’appât du gain.

Puis il leur fallut faire construire des ateliers de construction, un laboratoire, un haut fourneau, enfin tout ce qui est nécessaire pour la fonte et la préparation des métaux, et ceux de l’ingénieur Courtemanche sortaient de beaucoup des manipulations ordinaires.

Enfin, après des semaines de travail. Courtemanche réussit à obtenir une quantité suffisante de « Légium » et de « Populéum » pour fabriquer l’appareil dont il avait la conception, appareil qu’il fit dans un atelier spécial et où lui seul avait accès, car il conservait son secret avec un soin jaloux, même à un tel point que Titoine Pelquier n’était pas admis dans le laboratoire. Courtemanche, avons-nous dit, avait en main assez de chaque