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que le bolide qui semblait se rapprocher sensiblement de la terre, avait passé au-dessus des Îles Britanniques semblant se diriger vers le continent européen.

Le « Petit Parisien » écrivit que les directeurs de l’observatoire de Paris avaient remarqué que non seulement ce bolide que l’on pouvait remarquer en France, non seulement se rapprochait sensiblement mais aussi et chose singulière était par intermittence lumineux.

Les journaux hollandais publiaient ceci par l’entremise de la « Presse Associée » des articles d’autant plus intéressants qu’ils donnaient l’opinion de la presse allemande, d’après ceux-ci, les grands quotidiens berlinois n’osaient trop se prononcer et restaient dans une prudente réticence. La « Gazette de Francfort », journal semi-officiel, allait jusqu’à prétendre que le fameux bolide ne devait être qu’une manifestation du « Gott » allemand, et que dans ce cas les Alliés n’avaient plus qu’à bien se tenir.

Trois jours plus tard, « The Melbourne Gazette » lançait la nouvelle incroyable que le bolide avait été observé en Australie et se dirigeait vers le continent asiatique.

Le « Jiji » de Yokohama publia peu après des articles et câbla que l’Observatoire Impérial du Japon avait également observé le bolide qui sans hésitation allait vers la Corée ou la Sibérie.

Décidément, pour un singulier météore, c’était un singulier météore qui changeait de route avec la plus grande facilité et qui semblait avoir des caprices de jolie femme. Naturellement, et cela se conçoit, la chanson se mit de la partie et les cafés-concerts firent fortune.

Comme cela se conçoit il s’engagea dans les journaux des discussions véhémentes et des polémiques qui menacèrent de devenir sanglantes.

Une des plus fameuses à ce moment et qui fera sans contredit époque dans les annales du journalisme, fut celle qui s’engagea au Canada, dans la bonne et pourtant si pacifique Province de Québec, entre le « Nicolétain » et le « Trifluvien ».

Toutes ces recherches, tous ces cris, ces torrents d’encre répandus donnaient à réfléchir, et nous ne pouvons nous étonner si le monde entier dans l’attente se demandait : Que va-t-il arriver ?

Était-ce qu’un vulgaire bolide qui ne faisait que traverser la couche éthérée qui entoure notre planète, ou un météore formidable qui menaçait la terre et s’il venait en contact avec elle pou-