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par jalousie diront que je suis un halluciné, que ma découverte est anti-scientifique, ne reposant sur aucune donnée logique. Mais que m’importe après tout, ils en seront pour avoir crié trop vite, resteront étonnés en voyant le résultat, et le monde entier s’en tordra les côtes, se désopilera la rate, ce qui sera très bon pour les fabricants de médecines patentées ou brevetées comme on dit à Paris.

« Et pourtant, continua Baptiste Courtemanche, il n’y a rien qui soit impossible à la science moderne, un chimiste allemand a découvert que l’hydrogène placé à la pression de milliers d’atmosphères pouvait se solidifier. Il est vrai qu’il n’en aperçut que de minuscules parcelles, mais l’expérience n’en était pas moins concluante, l’hydrogène cependant est connu comme gaz, entre dans la composition de l’éther. Pourquoi pas le « Légium » ? Pourquoi refuserait-on de reconnaître son existence ? Tout simplement parce qu’on ne le connaît pas et, de ce fait, on ne l’a jamais étudié.

« C’est un chimiste boche qui a découvert le truc de l’hydrogène, alors ça m’épate plus, vois-tu, ces cochons-là sont susceptibles de mettre la science à toutes les sauces. N’ont-ils pas inventé le feu liquide, tu entends, Baptiste Courtemanche, c’est comme on dirait du feu qui serait de l’eau, après cela, mon vieux, on peut tout digérer, voire même une substance métallique qui prendrait son vol comme la gentille alouette de la chanson.

« Bah ! fit Baptiste, il ne faut pas aller si loin, et tout dernièrement encore le Professeur Reinflesh de Duceldorff, en étudiant les « diméthylphemylpyrazoton » et le « Méta-aminoparaoxylenzoate de hexamethylencletarmine » découvrit un jour que…

« Arrête ! s’écria Titoine Pelquier, en bondissant jusqu’au bout de la chambre, je veux bien croire à tout ce que tu voudras, mais épargne-moi, garde pour toi ces mots que je ne puis comprendre, dis-moi, et ceci en un style plus compréhensible pour moi, à quoi pourra te servir cette découverte et comment ces deux éléments pourront te conduire à la fortune ?

« Alors, je vais être bref, sache tout simplement qu’avec un grain de « Légium » j’ai pu soulever un poids d’au-delà de vingt livres. Donc, tu peux comprendre qu’en obtenant une quantité suffisante de cet élément, il me sera possible de soulever à une hauteur déterminée le poids désiré, fit Courtemanche en regardant fixement son ami.

« C’est ben beau, répondit Titoine, mais une fois rendu en l’air, comment le feras-tu redescendre ?