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quelle idée pouvons-nous faire des choses de l’avenir, lorsque nous considérons froidement ce que nous sommes par rapport à ce qu’étaient nos ancêtres.

« Arrête là, mon vieux, fit Pelquier, nous savons ce que c’est que la vapeur, nous nous servons de l’électricité, comme tu dis fort bien, mais nos ancêtres n’étaient pas non plus des chenilles, quoique nous autres, Canayens, nous n’avons pas la prétention de descendre des Égyptiens, explique-moi comment il se fait qu’ils construisaient des pyramides de pierres à faire frémir ton ami Philias Duval et sans aucun autre moteur que la force des bras ?

« C’est vrai, dit Baptiste songeur, cela porte à dire, mon cher, et souviens-toi bien de mes paroles : « Avec l’aide de Dieu il n’est rien qui soit impossible au génie de l’homme ».

« Ça c’est ben beau, dit Pelquier, mais tu ne me parles pas de ton invention.

« Nous y voici, répondit Baptiste Courtemanche en versant du « Canadian Club Rye » dans son verre et celui de son ami, écoute quelque chose qui va te faire rêver.


VIII

LA PLUS GRANDE DÉCOUVERTE DU SIÈCLE.


« La science qui nous paraît être arrivée non loin de son apogée, comme je viens de te le dire, continua Baptiste Courtemanche, nous réserve les surprises qui semblent sortir du domaine de la fantasmagorie.

« Au nombre des études pour lesquelles j’ai toujours eu de la prédilection et qui suscitèrent tout particulièrement mon attention est l’aérologie. J’ai lu et étudié à peu près tout ce qui a été écrit et fait en ce qui concerne cette science, depuis les travaux des Frères Montgolfier jusqu’aux aéroplanes et dirigeables les plus perfectionnés de nos jours.

« La conclusion de mes études et de mes observations fut que l’on ne deviendrait jamais réellement et complètement les maîtres de l’air avec des machines plus légères que cet élément, ou, ne pouvant suivant les théories et procédés actuels, lutter en maîtres contre les courants atmosphériques et les caprices météréologiques.

« Mais comment ? me disais-je…, et j’en étais arrivé là, lorsqu’un jour, et ceci par le plus grand des hasards, je découvris ce que mon imagination m’avait fait entrevoir, la réalisation de mes rêves les plus chimériques.