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« Philias Duval serra la main de son adversaire et voulut même l’aider à marcher.

Que pensez-vous de mon Iroquois ?

« Que pensez-vous de mon Iroquois ? demandais-je au capitaine.

« Tout simplement qu’il s’est admirablement conduit pour un amateur et que bien des habitués de la pelouse ne font pas plus belle figure. Votre Iroquois, comme vous dites, vient de nous prouver que malgré qu’il ait le corps d’un avorton il possède l’âme d’un brave.

Le déjeuner fut servi dans un des chalets-restaurants, là nous attendaient une dizaine des membres de la « Boucane ». Ce chalet bien connu des visiteurs de Saint-Cloud possède une terrasse de laquelle on aperçoit la Seine et où l’on a vue sur le va-et-vient des bateaux-mouches et embarcations de toutes sortes qui sillonnent le fleuve.

« C’est là que fut servi le déjeuner et Philias Duval devenu le héros de la fête fut l’objet d’un véritable triomphe. On le fit causer, il chanta même des chansons des chantiers dont une : « La Fille du Tailleur » eut un succès énorme.

« Le brave Duval paya tout ce que l’on voulut et ce duel lui coûta environ six cents francs.

« Et que penses-tu de cela, ami Pelquier ? dit Courtemanche. Cette histoire mérite-t-elle d’être contée ?

« Et qu’advint-il de ce brave Philias, après son duel devint-il un des fidèles de la Boucane ou continua-t-il son voyage ? demanda Titoine.

« Il quitta Paris quelques jours après et je ne le revis qu’il y