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VII

Le Restaurant Robinet.


Là on faisoit nopces à la mode du pays.
Rabelais.
(Pantagruel, liv. IV, chap. IX.)


Pour M. Plusch il s’agissait, après le jugement de ses amis personnels, de recueillir celui des habitués du restaurant Robinet.

Au carrefour des rues Lepic, de Maistre et des Abbesses, avec une première salle qui était un bistrot et une seconde meublée de trois tables parallèles, ce restaurant étalait sa bâche en toile à matelas et sa devanture flanquée de fusains rabougris et de lauriers secs. C’était là que M. Plusch venait chaque jour, vers midi, se lester de deux œufs et d’une côtelette et échanger, avec les pensionnaires, des aperçus sur les événements du monde et les incidents de Montmartre. Depuis dix ans cet établissement jouissait de la même clientèle un peu hétéroclite et très bohème. Là, M. Plusch avait le droit d’ancienneté et de parole. On écoutait le récit de ses fredaines, on

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