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les embêtés du dimanche

14 de la rue Clémence en ce sens qu’ils entraînaient une soulardise carabinée de Plumage, le branle-bas de la loge des concierges et celui du rez-de-chaussée.

Quant aux invités et adhérents, leurs allées et venues ne manquaient pas de pittoresque. Messieurs sérieux, dames à panamas et à chaussettes, indifférents au protocole des entrées mondaines, enjambaient les fenêtres du rez-de-chaussée et en lançant force « Pi… ouit ! » faisaient une irruption tapageuse dans l’appartement du président.

Que de flirts, que de mariages s’ébauchèrent durant ces agapes ! Vu les règles de l’association qui interdisaient les légitimes, on juge du tour que prenaient les conversations et les attitudes. Si, dès les hors-d’œuvre, les hommes étaient déjà en bras de chemise, à l’entremets les femmes étaient le plus souvent en chemise, ou drapées en de vagues péplums que l’amphytrion achetait à la douzaine et mettait à leur disposition.

Tout l’esprit des célibataires impénitents, tout le cynisme des femmes faciles s’exerçait en ces repas exempts de pose, où l’on se tutoyait sans préparation préalable.

M. Plusch, en annonçant à ses amis qu’Échalote surveillerait le suivant dîner, ne dérogeait pas de ses droits, car Échalote, nouvelle recrue, ne pouvait se présenter comme maîtresse légitime. Il en serait encore ainsi pour trois ou quatre dimanches. Après ce temps les associés auraient le devoir d’admonester leur président et de le rappeler aux lois de la civilité

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