Page:Jeanne Landre-Echalote et ses amants 1909.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.
échalote et ses amants

pour les modèles apprentis, de s’employer chez les peintres. C’était là comme partout : la réputation devait vous précéder. Et l’on connaissait des concurrentes qui ne la valaient pas. Elle cita des noms : Fifine l’Enflée, qui n’a de bien que les jambes, Suzy Panard, qui ne pose que pour la gorge, Trotte-mouillée, utilisée depuis vingt ans par Pamphile Lanturnet, un hors concours qui ne fait que des naïades, genre Bouguereau mais portant moins à la peau. Elle avait
presque tout bien. Une tare, pas plus : un oignon à un pied, et de méchantes camarades l’avaient baptisée la Vierge-aux-Tulipes. A-t-on idée d’être si peu charitables ! Si on avait voulu les débiner, celles-là, c’eût été facile.

« Maintenant, la chemise était sèche. Elle la tira dans tous les sens, de ses doigts redressa les dentelles, l’endossa toute chaude, se revêtit, après quoi, tendant la main au vieillard :

« — Au revoir, monsieur, voudrez-

* 272 *