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quand les veufs vont par deux

— Miracle ! miracle ! — s’écria-t-il. — C’est la première fois qu’elle me tutoie !

Puis, s’adressant à Échalote et exagérant d’autant plus sa fureur que la placidité de M. Plusch lui apparaissait comme une désertion :

— À genoux ! ou j’arrache les plumes, je les ébarbe, je les pulvérise !

Échalote lui mit doucement les mains sur la figure, et, prenant sa voix de bébé :

— On veut donc punir sa fifille, même si elle a eu des torts ?

Ses doigts caressaient les pommettes et le menton d’Adhémar.

— Est-ce ma faute à moi, si j’ai été mal élevée ?

— Dis : pas élevée du tout.

— Bon, je le dis… Rends-moi mon chapeau.

— Soit, rien que le chapeau, j’arrache toujours les plumes.

— Gros Mimi, — supplia Échalote en s’adressant à M. Plusch, — conseille-lui de prendre modèle sur toi. Tu n’es pas méchant, au moins, tu comprends ce que j’suis.

— Laissez-la, quoi, — fit l’interpellé, — qu’elle aille se faire corriger ailleurs.

Mais M. Dutal devinait la tactique de M. Plusch qui, en faisant le doux apôtre, récolterait le fruit de son indulgence.

— Qu’es-tu donc, à la fin ? — questionna-t-il, sans prendre la peine de répondre à la sommation d’un personnage qui était juge et partie.

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