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échalote et ses amants

— Rends-moi mes plumes ! — hurla-t-il.

— Vous êtes fou ?

— Rends-les-moi, te dis-je. Au fait je saurai bien les prendre.

Et, d’un élan, il arracha le chapeau d’Échalote et l’aplatit sous son bras.

— Ça, c’est bête, — fit Échalote qui, dépeignée par le saut des épingles, avait le visage inondé de chichis.

— Voyons, rendez-lui son chapeau, — prononça M. Plusch, — c’est une querelle d’enfant, peuh, peuh.

Déjà il voulait la conciliation mutuelle et ce procédé de Dutal lui déplaisait.

— Alors, qu’elle me demande pardon, là, tout de suite, à genoux sur le carreau !

— Vous divaguez. Elle va vous demander pardon, c’est entendu, mais en femme et non en petite fille. Obéis, — ordonna-t-il à Échalote.

— Zut.

— Bien, je garde le chapeau. Je l’offrirai à la première toupie qui passera.

Échalote tenait à son bien et ce chapeau valait dix louis. Courageuse, puisqu’un morceau de sa fortune était en jeu, elle s’avança vers M. Dutal.

— Adhémar, mon petit Adhémar, j’ai eu tort de te faire de la peine. Excuse-moi. Je reconnais que tu es un bon fieu et que je n’aurais pas dû te tromper.

Les paupières de M. Dutal, comme automatiquement, s’ouvrirent jusqu’à laisser les yeux s’arrondir en boules de loto.

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