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échalote et ses amants

bergère… On coucherait dans ses draps, on se laverait avec ses éponges, etc… Neuf fois sur dix cette perspective enthousiasme les dames présentes. Si, par hasard, il se trouve là une femme de chambre en rupture de place ou une petite ouvrière qui profite de la loi de roulement, oh ! alors, elle vous saute au cou et vous demande comme une faveur de l’emmener se pagnoter dans des draps en dentelles.

— Et puis ? — interrogea M. Dutal qui n’avait pas l’esprit ouvert à ces sortes de combinaisons.

— Et puis, je l’emmène chez moi, tout simplement.

— C’est drôle.

Au fond, Adhémar n’était pas bien certain que cela fût amusant. Ses principes s’opposaient à la découverte du plaisir par les moyens vulgaires. Parmi tous les griefs que ses parents eussent pu lui réserver, il se flattait qu’il n’y en eût point concernant les rapts de soubrettes ou les excitations de maritornes à la débauche. Chacun son goût. Les siens étaient raffinés et le portaient vers l’élégance et l’art. Si cela ne lui réussissait que par à peu près, au moins avait-il la satisfaction de ne s’être mésallié qu’avec coquetterie.

— Le plus fort, — reprit M. O’Bonzir, — c’est que lorsque, par délicatesse ou par scrupule, on veut glisser dans la main de la visiteuse, au moment de son départ, quelque monnaie blanche, elle refuse énergiquement, outragée à l’idée qu’un confrère puisse la considérer comme une prostituée.

— Vous ne préféreriez pas, — hasarda M. Dutal, —

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