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échalote et ses amants

— Monsieur, vous êtes fou, et vous mériteriez…

M. Plusch abattit la main que M. Dutal agitait sur lui.

— Êtes-vous Toto ?

— Quel Toto ?

— Je me répète : vous appelez-vous Toto ?

— Je me nomme Adhémar Dutal.

— Tope là ! Donnons-nous la main ! Nous sommes refaits.

— Je ne saisis pas bien.

— Asseyez-vous et causons.

Et M. Plusch mit M. Dutal au courant de leur réciproque situation…

— J’étais l’amant d’Échalote, je l’avais ramassée sur le trottoir alors qu’elle vendait des pommes, je l’avais mise dans ses meubles, puis lancée au concert. Un jour il m’a fallu m’absenter pour une question d’intérêts. En rentrant j’ai trouvé la place prise, non point seulement par vous, qui m’avez l’air d’un bon garçon, mais par une horrible gouape que je crois connaître et que nous chercherons ensemble, si vous le voulez bien. Au fait, il va bien falloir que la coquine nous dise son nom. Échalote ! — cria-t-il, — où es-tu ?

— Elle vient de partir, — répondit un client tapi dans une houppelande en chèvre du Thibet et qui, sans que M. Dutal ni M. Plusch le remarquassent, ne perdait pas un détail de toute cette scène.

— Comment ! Vous ici ! — s’exclama M. Plusch en reconnaissant un riche sportsman, cent fois rencontré

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