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qui aime bien châtie bien

M. Dutal, comme électrocuté, regardait la scène d’un air de ruminant qui verrait tomber un bolide.

— On me tue ! on m’assassine ! Adhémar, à moi ! Défends-moi.

Ce cri d’un La Tour d’Auvergne à la torture eût réveillé des morts. M. Dutal sortit de sa torpeur. Il quitta sa banquette et, d’un geste impérial séparant le couple :

— Excusez-moi, monsieur, — dit-il à M. Plusch, — mais il me semble qu’entre nous deux, c’est à moi qu’incomberait une tâche dont vous vous acquittez assez bien, mais qui n’est raisonnable que de la part d’un homme outragé. Que vous a fait Échalote ?

M. Plusch redressa son torse et bomba encore plus exagérément son ventre.

— Ah ça, monsieur, de quoi vous mêlez-vous ? Et que vient faire votre intervention dans une querelle de ménage ?

— Querelle de ménage… querelle de ménage… Je ne vous comprends pas, monsieur.

— Ni moi non plus, monsieur.

— Je suis, — annonça M. Dutal sur un ton de grand-prêtre, — l’ami de mademoiselle.

— Ah ! bah ! mais alors, monsieur, c’est donc à vous maintenant que je devrai distribuer une tripotée… Et, d’abord, rendez-moi mes chemises !

— Vos chemises…

— Oui, mes chemises, que vous avez conseillé à Échalote de me voler pour composer votre trousseau, peuh, peuh.

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