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échalote et ses amants

« Si tu veux de plus amples détails sur ta sottise, viens me trouver chez moi : je te promets une semonce dont, si tu raisonnes un peu, tu tireras profit par la suite. Il te faut un directeur de conscience et non point un amant. À défaut de ne plus pouvoir être ce dernier, je serai, si tu le veux, ton moraliseur ».

Une fois de plus, il parapha ses pages et, une fois de plus, les relut.

L’examen n’en fut pas encore salutaire.

— C’est imbécile, ce que je lui débite là, — conclut-il. — Je l’ennuie de mes sempiternelles phrases et elle ne viendra pas.

Or, il avait besoin d’elle, comme l’enfant a besoin de sa marâtre et l’automobile de son frein. Et puis, on n’a pas dépensé toutes ses économies pour une femme sans courir ensuite après son argent. S’il avait été dupé, du moins avait-il droit à une revanche. Enfin, il devait se l’avouer, Échalote possédait une chair affriolante et il savait chercher longtemps avant d’en découvrir une du même grain et de la même senteur.

Il redéchira son inutile griffonnage et, une seule demi-feuille restant à sa disposition, il l’employa logiquement, au gré de ses appétits sensuels et de ses espoirs :

« Je ne comprends rien à ce qui s’est passé ce soir. J’ai eu tort en m’emballant : je m’en excuse.

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