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l’irruption du chevalier anonyme. Qu’est-ce que cet inconnu fabriquait là et qui était-il ? Assurément, il n’avait fait que défendre une femme battue ; mais, encore une fois, pourquoi était-il là, à écouter aux portes ?

— D’après le peu que j’en ai vu et senti, — raisonna M. Dutal, — il est jeune et vigoureux, ce ne peut être son père. Et puis un homme de la campagne n’agit pas ainsi.

Il chercha dans les relations de sa maîtresse. Par sotte prétention, il avait toujours refusé de leur être présenté. « Comme quoi on a toujours tort de le faire à la pose », se dit-il. Il se souvint d’une famille, souvent invoquée, où grouillaient des frères exilés et de nombreux cousins. L’un d’eux était peut-être revenu du régiment ou de Cayenne pour embrasser sa parente, et lui, comme un idiot, avait profité de cet instant d’expansion pour susciter une querelle de ménage. N’importe, elle aurait dû le prévenir d’une telle présence. Elle risquait de

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