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échalote et ses amants

gues, étiquetées suivant les âges, les contrées et les civilisations. À l’aide de ces notes détaillées il comptait échafauder, un jour ou l’autre, quelque gigantesque ouvrage. Le titre était à définir. N’ayant pas encore commencé la rédaction de cette œuvre, il avait le temps d’en mûrir l’inscription capitale et la dénomination des chapitres. Cependant il en prévoyait l’épilogue où seraient exposées les règles d’un remaniement complet de la société et le texte d’un code plus sage.

Littérateur amateur il avait à partager son temps entre la tenue des livres de la maison commerciale de son père, ses discernements humanitaires et ses études vécues. Par tout ce qu’il avait déjà recueilli, son opinion s’affirmait.

Sa première maîtresse l’avait lâché en faveur d’un sous-officier de hussards : Prestige de l’uniforme inventé par les chefs guerriers pour épater les femmes de leurs vaincus. Il voulait la suppression des chamarrures, brandebourgs et quincailleries qui mentent sur la valeur de celui qu’ils affublent et troublent les cerveaux faibles.

La seconde lui avait tiré sa révérence pour aller rejoindre un flibustier, panier percé et bluffeur : Prestige de l’argent détenu par le sexe fort. Il interdisait ce vil métal ou le répartissait également entre les individus mâles et femelles. Quand les biens seraient égaux il faudrait à l’homme autre chose que l’exhibition de son portefeuille pour lui attirer des sourires.

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