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échalote et ses amants

Échalote soupira :

— Le pauvre ! Il est clamsé depuis dix ans ! Ça ne fait rien, il n’aurait pas refusé de me rendre service.

M. Dutal, qui lui-même vénérait sa famille, accepta donc de s’éclipser pendant quelques jours.

— Promets-moi au moins, — fit-il en pliant sa chemise de nuit, — de m’avertir dès que ton papa sera parti. Je t’avoue que notre séparation va me rendre malheureux.

— Vous inquiétez pas. Mais avant de vous en aller vous devriez bien me laisser un peu de filoustitir. Je ne tiens pas à avoir l’air d’une fille qui ne réussit pas.

— Qu’est-ce donc que du filoustitir ?

— De la galette, quoi ! C’est le gros Mimile qui l’appelait comme ça.

Digne, M. Dutal la rappela à la bienséance.

— Je te prierais, ma bonne chérie, de ne pas me servir à chaque instant ton gros Mimile. Je ne doute pas de l’honorabilité de ce monsieur, mais je préfère ne pas en entendre parler sans cesse, surtout par toi.

— Pensez-vous donc me clouer la langue avec votre pied et croyez-vous que j’oublierai jamais les largesses d’un homme aussi distingué que Monsieur Plusch ? Faudrait voir à voir ! Vous arrivez dans un appartement coquet, confortable, bien tenu, vous n’avez qu’à vous poser sur une chaise et à avancer votre bide vers la nappe, vous couchez dans un bon lit, vous vous lavez dans une grande cuvette et qu’est-ce qui a payé tout ça, vous ou lui ?

— Ta question est maladroite. Si j’étais complète-

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