Élysées lui en avaient fourni des échantillons, et M. Plusch, sans pourtant extérioriser cet état d’âme, se plaisait au jeu de l’aïeul et de l’ingénue. Qu’avait-elle donc dans la peau pour qu’on la traitât toujours de même manière ?
M. Dutal, un soir, lui avait fait cet aveu :
— Tu as une odeur unique, tu sens la menthe sauvage.
Et aussitôt, hantée par les refrains de café-concert, Échalote avait fredonné :
Pétronille, tu sens la menthe,
Tu sens la pastille de menthe,
Tu sens la menthe pastillée,
Entortillée dans du papier.
Papier… papier… papier… papier…
Le lendemain, dans un troublant tête-à-tête avec Victor, elle avait voulu tirer au clair l’opinion de M. Dutal. Pour elle, tout parfum animal ne pouvait être que celui d’une haleine fétide ou fraîche. Soufflant à plusieurs reprises dans le nez de son bien-aimé elle lui avait demandé :
— Petit trésor, devine ce que j’ai mangé à mon déjeuner.
Victor avait humé la respiration de sa précieuse maîtresse.
— Des choux de Bruxelles, — prononça-t-il.
— Mais non, mon amour, de la marmelade d’oranges.
— C’est possible.