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échalote et ses amants

— Espèce de navet, parle tout de même.

— Pas la peine.

Un silence plana pendant lequel Échalote, froissée, fit volte-face et, le postérieur sur les genoux de son compagnon, enfouit son nez sous le traversin.

Soudain une question s’éleva :

— Tu ne sais pas à quoi je pense ?

— Flûte ! — siffla Échalote qui ne voulait plus rien entendre.

— Je pense que j’ai envie de me mettre à travailler.

— Hein !

Sa tête émergea, hérissée de crêpons et de chichis déplacés.

— Tu blagues !

— Pas le moins du monde.

Et il scanda.

— J’ai-en-vie-de-me-mettre-à-tra-vail-ler.

— C’est du maboulisme.

— Non, c’est au contraire très sensé. La sorgue au poste m’a fait réfléchir. Ce n’est déjà pas une situation si épatante d’être goujon. Ah ! les douilles que je me suis faites entre les quatre murs de ce violon, personne ne le saura jamais. Je me disais : « Tiens, pendant que tu es là, dépouillé de ta toquante et de ton morlingue, sans tire-jus et sans cordons de sorlots, elle rigole, elle, la môme, on la fête, on la flatte, on la saoûle peut-être ! » On a beau n’être que le chéri, y a des moments où de telles pensées vous feraient voir rouge. Alors j’ai conclu : « Si les affaires

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