nantes. M. Plusch n’agissant, même dans ses plus délirantes minutes, que par principes, en avait là aussi. De ces preuves d’amour il composait un trousseau et, quand il revint à Paris cette saison-là, il put offrir à Ranavalo, sa maîtresse d’alors, une pile respectable de chemises précieuses et parfumées.
Mais, si les villégiatures ont du bon, il est des périodes où elles ont du pire. Cette fois M. Plusch ne se décidait à s’éloigner qu’avec peine. Plus qu’il n’eût jamais supposé, Échalote lui tenait au cœur. On n’arrive pas à la cinquantaine sans s’attendrir sur les qualités affectueuses d’une femme. Or, Échalote était savante sur le chapitre de l’enjôlement et M. Plusch, comme un éphèbe, s’y était laissé prendre. Toutefois, pour partir avec la tranquillité du devoir accompli, il faisait des dettes pour installer sa maîtresse. Moins que jamais il ne fallait songer à la laisser se moisir dans un rez-de-chaussée et l’appartement d’en face devait se garnir. Il était convenu entre eux que, si les débuts au concert étaient brillants et précurseurs d’une situation durable, il demanderait des avances sur l’affaire à terminer et compléterait aussitôt l’installation personnelle de la nouvelle étoile.
Pour ces différentes raisons Échalote avait suivi, selon les moyens de sa cervelle d’oiseau, de sa voix suraiguë, de ses bras et de ses jambes agiles, les conseils de M. Saint-Pont. Pour plaire à l’ami Plusch celui-ci avait consenti à écrire une musique nouvelle sur des paroles non moins inédites et, après un morceau d’orchestre, après les trois coups frappés par le