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une vocation

— Non, mais, viens encore à la rescousse, donne-leur raison. Quand on pense que c’est toi qui m’as fourré ce projet dans le siphon et que bientôt tu vas être de l’avis de cette bande de navets.

Dressée sur ses ergots, représentés par des talons Louis XV, elle gesticulait en tous sens, prenait des attitudes de vestale outragée et de furie vengeresse.

— D’abord calme-toi, — conseilla M. Plusch qui, au fond de lui-même, s’amusait fort de cette séance. — Saint-Pont ne demande qu’à me faire plaisir et te donnera des leçons. Tu en tireras un si bon parti que ces messieurs seront les premiers à te féliciter et à t’applaudir. Ceci dit, peuh, peuh, tu vas me faire le plaisir de présenter tes excuses à M. de Flibust-Pélago, dont les fesses ne te regardent pas, mais qui en revanche a des cheveux d’argent devant lesquels doivent s’incliner toutes les Échalotes du monde.

Mlle Laquette avait bon caractère. Sa fureur exercée elle ne s’en souvenait plus. Elle marcha vers le chevalier et lui tendit la main :

— Tope là, mon vieux zigoto, et à l’avenir n’attends pas que je t’aie manqué pour me rappeler aux convenances.

Le chevalier prit la main de la coléreuse repentie et voulut la porter à ses lèvres.

— Ah ! non, — fit Échalote, pas de cochonneries ! — On connaît les hommes, ça commence par la main et ça finit…

— Attention Échalote, — interrompit M. Plusch, — tu vas encore être incongrue.

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