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le cinq à sept de ces dames

était non seulement le client le plus assidu, mais encore le parrain. C’était lui qui l’avait fait acheter au limonadier actuel, après avoir coopéré à la prise de possession du limonadier précédent. Aujourd’hui, plus que jamais, il lui était fidèle, étant en pourparlers avec un futur acquéreur. Cette propension à s’intéresser aux évolutions de l’établissement le faisait l’ami des patrons successifs, lesquels, après lui avoir gardé rancune d’une commission versée pour une affaire déplorable, se déclaraient disposés à doubler la somme pour passer la main à un nouveau propriétaire. On cédait d’ailleurs la clientèle de M. Plusch avec la maison et ceci n’était pas le moindre atout du vendeur qui, non seulement pouvait faire valoir la constance de cet habitué, mais encore supputer les pépies récalcitrantes de tous les Embêtés du Dimanche, lesquels n’eussent pour un empire consommé dans un autre estaminet que celui de leur président.

— Eh bien, — questionna M. Plusch, que t’a déclaré le docteur ?

— Que je tombais d’anémie.

— Fais voir l’ordonnance.

— Il a dit qu’elle était inutile. Tout ce que j’ai à faire c’est de manger des biftecks, de prendre du vin Mariani et d’être sage. Maintenant, il y a autre chose de plus embêtant.

— Quoi encore ? — fit M. Plusch, à qui la dernière prescription paraissait déjà sévère.

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