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PROMENADE SENTIMENTALE

une des gloires incontestées de la Butte, qui se faisait remarquer par son pantalon de velours safran et sa cravate aubergine, régla un menu champêtre. Soupe à l’oignon, omelette aux oignons, biquet à la vinaigrette, fromage de chèvre et tarte aux salsifis. Comme boisson, du cidre et, comme liqueur, du ratafia.

Les artistes n’ayant pas eu la courtoisie de consulter le palais d’Adhémar, celui-ci s’accommoda d’une ordonnance de repas qu’eût repoussé tout spécialiste dans les régimes alimentaires. D’ordinaire il était délicat et se nourrissait avec prudence. Mais ce soir il avait faim, d’une de ces faims exacerbées par le grand air et le bonheur. Sans vouloir savoir ce qu’il mangeait, il dévora. Saturé d’oignons, il tapa sur les œufs ; bourré de biquet, il ne renâcla pas sur le fromage de la mère-chèvre. Cependant, à la tarte aux salsifis, il n’était pas dans son assiette. Avec une couche de sucre cristallisé il en engloutit tout de même quelques tranches.

Soudain, un malaise le fit se cramponner à la table, tandis qu’un hoquet de mauvais présage agitait sa pomme d’Adam.

— Justes dieux ! qu’avez-vous ? — lui demanda

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