Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.
ÉCHALOTE CONTINUE…

M. Masespatat-Quantébist, ayant laissé toute liberté au désir d’Échalote, s’attendait, certes, à quelque chose d’original. La jeune personne dépassait ses espérances.

— Un roman, diable ! Mais c’est quelque chose ! Et c’est même quelque chose de fort encourageant, car cela signifie, ma chérie, que tu tiens à occuper tes loisirs. Seulement, je n’entrevois pas le service à te rendre. Peut-être as-tu pensé à ma collaboration ? Dans ce cas, je me récuse. L’imagination n’est pas le fort des archéologues, qui ont plus besoin de documents que de chimères.

— Oh ! — répondit Échalote, — je n’ai pas besoin de vous.

— Et de qui donc as-tu besoin ? — interrogea M. Masespatat-Quantébist, qui ne fit pas une minute l’injure à Échalote de la croire disposée à s’atteler à une table pour y noircir du papier.

— La Grande Bringue me torchera un livre un peu suifé. S’pas, j’ai qu’à lui raconter ma vie.

De très bonne foi, toute femme croit avoir vécu un roman et ne doute pas que ce roman puisse passionner l’univers. Échalote ne faillissait pas à la règle. Comme l’époque est aux Mémoires, au Journal de la petite Chose, aux Cahiers du jeune

* 156 *