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ÉCHALOTE CONTINUE…

célibat ou s’il n’est qu’un misogyne de bon appétit. Et des individus prétendent que le métier de marchande de sourires est un métier de paresse ! Et d’autres assurent que les filles ne s’y livrent que par fainéantise !

— Au respect que je vous dois, — disait un jour Échalote à la Grande Bringue, — j’aimerais mieux graillonner les fourneaux que de trotter comme ces imbéciles.

Échalote avait raison, Échalote avait d’ailleurs toujours raison quand il lui plaisait de développer ses vues sur la vocation de courtisane. Si elle avait quitté le commerce des pommes, où elle trouvait son profit, c’était apparemment parce qu’elle se jugeait apte au péché mignon de l’amour. Alors, elle pouvait dire leur fait à ses collègues, elle pouvait vilipender à sa manière les ratées et les laiderons qui n’ont d’espoir que dans la rencontre d’un aveugle au cœur chaud.

Certes, elle pouvait parler, elle qui ne s’adressait qu’aux êtres supérieurs, elle qui avait triomphé du scepticisme de M. Plusch, de la lucidité de Dutal, du caractère légèrement barbare de Victor, et qui, aujourd’hui, affolait l’archéologie et le Languedoc.