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aprez fut appellez duc de Guerle, et eut de celle ii filx qui sont encores en vie, desquelx l’aisné est duc de Guerle et l’aultre eut nom messire Edowart[1].

Cil beau roy Philippe eut trois filx avecq celle fille, laquelle fut mariée au roy d’Angleterre dont j’ay parlé dessus, et furent ces iii filz moult beaulx, desquelx l’aisné eut nom Loys et fut au vivant de son pere roy de Navarre[2], et l’apella on le roy Hustin ; le second eut nom Philippe le Bel ; le tiers ot nom Charles et furent tous trois roys de France aprez la mort de leur pere, droit par succession, l’ung aprez l’aultre, sans avoir hoir masle de leur corps engendré.

Siques aprez la mort du roy Charles, les xii pers et les barons de France ne donnent point le royaume à la serour, laquelle estoit royne d’Angleterre pour ce qu’ilx vouloient dire et maintenir, et encore font, que le royaume de France est bien si noble qu’il ne doibt mie aler à femelle ne par consequent au roy d’Angleterre[3], son aisné filx, car, comme ilx veulent dire, le

  1. Édouard s’empara du duché de Gueldre, en 1361, au détriment de son frère, et le garda jusqu’à sa mort en 1371.
  2. À la mort de sa mère, Jeanne de Navarre (2 avril 1305, n. st.), Louis X lui succéda au royaume de Navarre. (Voy. Secousse, Mémoire sur l’union de la Champagne et de la Brie à la couronne de France, dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XVII, p. 295.)
  3. Avant Édouard III, la fille de Louis X et les filles de Philippe V le Long avaient été déjà écartées. (Voy. Paul Viollet, Comment les femmes ont été exclues en France de la succession à la couronne, dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XXXIV, 1895, IIe partie, p. 124-178, et Servois, Documents inédits sur l’avènement de Philippe le Long, dans l’Annuaire-bulletin de la Soc. de l’Hist. de France, 1864, IIe partie, p. 44-79.)