Page:Jean le Bel - Chronique - tome 1.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée

1340] CHRONIQUE DE JEAN LE BEL. 211

et demanda tous les noms de ces bourgois coulpables et on luy les bailla par escript secrètement, entre lesquelz il y en avoit ung qui estoit le plus privé secrètement du roy, et aloit souvent à Paris, et revenoit, et passoit toudis parray la terre de Chimay et de Terace pour la plus secrète voye. Messire Jehan le sceut et le fist tant espier que il et son filx furent pris, en une matinée, entre Amorre^ et Mondrepus^, et furent amenez à Biaumont moult confus et moult esbahys. Si tost que messire Jehan le sceut venu, il ala parler à luy et luy demanda pluseurs choses de son estât ; maiz il estoit sage et respondoit tout à point, et toutesfois il ne cela pas son nom, ains dit qu’il avoit nom Evrard Hyerclais. Adoncques sceut bien messire Jehan que c’estoit l’ung des plus coulpables, si en fut moult joyeux.

Quant ces nouvelles furent venues à Bruxelle, tous ses compaignons furent moult esbahys et s’enfuirent soudainement hors de Bruxelle : sire Watver Englove, sire Renier, son filz, et II aultres qui s’en alerent à Tournay ; messire Glays Zuaure, chevalier de Bruxelle, s’enfuy à Namur, et si tost que le duc le sceut, il envoya gens aprez luy pour veoir comment on le pourroit avoir. Quant messire Glays Zuaure vit ces gens, il ne fut pas trop asseur, ains se parti privéement et passa par le pont de Meuse pour aler à Dynant. Les gens du duc le sceurent, si chevaucherrent hastivement au devant et le prirent, si le menerrent tout parmy Namur jusques à Vuive. Là le 1. Auj. Anor, Nord, arr. d’Avesnes, cant. de Trélon. 2. Mondrepuis, Aisne, arr. de Vervins, cant. d’Hirson.