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1339] CHRONIQUE DE JEAN LE BEL. 148

meneroit des clercs du roy et des chevaliers et des gens du duc de Guérles, et feroient la besongne à meilleur foy qu’ilz pourroient. Maiz le duc de Brabant n’y voulu point envoyer, maiz il presta le chastel de Louvaing pour la demourance du roy, si luy plaisoit, jusques à l’esté, car le noble roy leur avoit dit que nullement il ne retourneroit en Angleterre, car honte luy seroit s’il s’en retournoit et il n’avoit fait partie de son emprise, de quoy si grande renommée estoit, et leur dist que il manderoit quérir la jœune royne sa fenmie, puisque le duc luy avoit offert le chastel de Louvaing.

Ainsy se départi ce parlement1, et creanterrent tous les seigneurs, en la présence les ungs des aultres, que jamais ilz ne querroient delayement ne excusation, que de la feste Saint Jehan qui seroit l’an de grâce mil CGC et XXXIX en avant, ilz seroient anemis au roy Edouard III en allant trouver l’empereur, Edouard, par lettres datées d’Anvers le 28 novembre 1339, lui concéda le titre de comte d’un comté d’Angleterre et lui accorda 1,000 1. sterling de rente à héritage. (Rymer, op. cit., t. II, IP partie, p. 1099.) 1. C’est sans doute à la suite de ces pourparlers que Benoît XII, informé des résolutions qui y avaient été prises, écrivit à Philippe de Valois, le ler octobre 1338, pour le mettre en garde. Il lui fit savoir que, malgré l’offre d’un concours immédiat de la part des Allemands, il avait été convenu de différer l’offensive jusqu’au mois de mai suivant. Mais, dans la partie allemande voisine de la France, Edouard peut avoir en huit jours 6,000 hommes armés, continuellement prêts à le servir à ses frais. Benoît XII prévient Philippe VI de se tenir sur ses gardes, car on l’attaquerait au moment où il viendrait de licencier ses troupes. (Daumet, Lettres des papes d’Avignon se rapportant à la France, Benoit XII, n® 503 ; Riezler, Vatikanische Akten, n» 1983.)