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échevins de Liège, par des lettres du 21 mars 1364[1], sanctionnent le partage qu’il fit en vertu des pouvoirs qui lui étaient ainsi conférés.

Enfin, le 10 août 1369, les mêmes magistrats approuvent le testament de Jean le Bel écrit sur plusieurs peaux de parchemin[2]. Il mourut peu après, car son épitaphe, composée par son ami l’évêque Jean d’Arkel, donne la date de sa mort, le 15 février 1370[3]. Tels sont, présentés par ordre chronologique, les différents documents que nous avons pu recueillir sur le chroniqueur qui fut le précurseur de Froissart.

À côté de ces renseignements très épars fournis par les chartes, on a encore de lui un portrait bien vivant tracé par Jacques de Hemricourt[4], un de ses contemporains qui le connut et le fréquenta. Nous ne pouvons mieux faire que de le reproduire. Après avoir fait connaître la famille de Jean le Bel, il parle ainsi de lui : « Messire Johans dessurnommeis ne doit pais estre oblieis en ce compte, car onkes d’eage d’omme vivant à son temps ilh n’out en l’eglise Saint Lambert nul miez entachiez de ly, ne de plus frank, ne de plus noble regiment, car je le veys, et hantay tant son hosteit que je en saray bin veriteit recordeir ; ilh fut grans et hauz et personables de riches habis et stoffeis, samblans az habis des bannerez, car ses vestemens de parement estoyent hammoteis sor les espalles de bons yermens ; ilh estoit foreis de

  1. Schoonbroodt, Inventaire analytique et chronologique des chartes du chapitre de Saint-Lambert, à Liège. Liège, 1863, in-4, p. 236, no  804.
  2. Schoonbroodt, Inventaire des chartes du chapitre de Saint-Lambert, à Liège, p. 244, no  826.
  3. Kervyn de Lettenhove, Œuvres de Froissart, t. I, Introduction, 2e  et 3e parties, p. 51, n. 1.
  4. Miroir des nobles de Hesbaye, p. 157 à 160.