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JOURNAL DE JEAN DE ROYE.

prye qu’il la garde bien pour l’amour de moy ; » laquelle chose lui promist de le faire. Et après ladicte mort mondit seigneur le chancellier interrogua lesdiz quatre confesseurs s’il leur avoit aucune chose baillé, qui lui dirent qu’il leur avoit baillé lesdiz demys escuz, dyamant et pierre dessus declairée ; lequel monseigneur le chancelier leur respondy que, au regard d’iceulx demys escuz et dyamant, ilz en feissent ainsi que ordonné l’avoit, mais que, au regard de ladicte pierre, qu’elle seroit baillée au roy pour en faire à son bon plaisir.

Et de ladicte execucion ainsi faicte que dit est, en fut fait ung petit epitaphe tel qui s’ensuit :

Mil IIIIe, l’année de grâce
LXXV, en la grant place,
A Paris, que l’en nomme Grève,
L’an que fut fait aux Angloys tresve,
De décembre le xix,
Sur ung eschafault fait de neuf,
Fut amené le connestable,
A compaignie grant et notable,
Comme le veult Dieu et raison,
Pour sa très grande trahison.
Et là il fut décapité,
En ceste très noble cité.[1]



Nogent-le-Rotrou, imprimerie Daupeley-Gouverneur.
  1. Interpolations et variantes, § CXXX. — Cf., au fol. 42 du ms. fr. 1707 de la Bibl. nat. (xve s.), la Complainte du connestable, commençant par ces mots : « Mirez vous cy, perturbateurs de paix. » Cette complainte a été imprimée par Lenglet, III, 458 et suiv. Le même recueil renferme un rondeau et dix épitaphes en vers également à l’opprobre du comte de Saint-Pol.