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xiv
INTRODUCTION.

France, de Petitot (Paris, 1819-29, in-8o, t. XIII-XIV) ; dans la. Nouvelle Collection des Mémoires sur l’histoire de France, de Michaudet Poujoulat (Paris, 1836-39, in-4o, t. IV), et par Buchon, dans son Choix de Chroniques et Mémoires (édition du Panthéon littéraire. Paris, 1836-38, in-4o). Aucune de ces éditions ne marque un progrès sensible sur leurs devancières, et ceux mêmes d’entre les éditeurs qui prétendent avoir examiné les manuscrits de la Chronique commettent de si étranges bévues qu’il est certain au moins que leur examen n’a pas été approfondi.

III.

La Scandaleuse constitue-t-elle une œuvre originale, comme le veut Vitu[1] ou faut-il la considérer avec l’abbé Lebeuf et Jules Quicherat comme l’œuvre d’un plagiaire qui s’est emparé du texte de la Chronique officielle de Louis XI, et s’est borné à y ajouter quelques menus faits et quelques anecdotes parisiennes ? La question vaut la peine d’être examinée.

Et d’abord, une remarque générale. À lire la Chronique sans avertissement ni prévention, aucun doute ne traverserait l’esprit ; c’est une œuvre d’origine évidemment parisienne, où rien ne sent le plagiat. L’auteur anonyme a noté les événements au jour le jour, tels qu’il les voyait se dérouler sous ses yeux ou tels qu’il les entendait raconter, non pour faire acte d’historien, mais, comme il le dit lui-même, pour passer le temps et « esquiver oisiveté. » Aucune prétention dans le style, peu de jugements, et pourtant une appréciation assez indépendante des choses et des hommes, voire du maître, de Louis XI lui-même. Des événements

  1. Vitu a connu l’édition princeps, mais non les manuscrits.