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INTRODUCTION.

frés, a deux colonnes de 45 demi-lignes chacune, sans réclames. La place réservée aux lettres capitales en tête des paragraphes est demeurée vide, et le titre seul débute par un L majuscule très décoré. Ce titre est ainsi conçu : « Les Croniques du très chrestien et très victorieux Loys de Valoys, feu roy de France que Dieu absolve, unziesme de ce nom, avecques plusieurs aultres adventures advenues tant en ce royaulme de France comme es pays voisins, depuis l’an mil quatre cens LX Jusques en l’an mil quatre cens quatre vingtz et trois inclusivement. » Il est presque certain que ce titre est le fait de l’éditeur et non celui du rédacteur du Journal anonyme, car ce dernier a pris soin d’avertir le lecteur dans son préambule qu’il n’entend pas que son œuvre soit appelée Chroniques, désignation réservée de son temps aux annales officielles.

Comme ce volume a été imprimé avec les caractères dont Michelet Topie et Jacques Herenberck se sont servis à Lyon, en 1488, pour leur édition des Saintes et dévotes peregrinations en la cité de Hierusalem, de Breydenbach, Brunet en a conclu que les Chroniques de Louis de Valois devaient être attribuées aux mêmes imprimeurs, et que la date de l’impression pouvait être fixée à l’année 1491 environ. Nous nous bornerons à dire que l’édition princeps de la Chronique semble appartenir au règne de Charles VIII, et que cette opinion est confirmée par l’expression de feu roy de France employée dans le titre pour désigner Louis XI[1].

  1. Il ne serait pas impossible que cette édition fût due à l’association de Topie et de Neumeister, qui collaborèrent pour celle du célèbre missel d’Uzès, imprimé à Lyon en 1495. Neumeister fut très protégé par le cardinal Charles de Bourbon, archevêque