Page:Jean de Roye - Chronique scandaleuse, Mandrot 1894, tome 1.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
viii
INTRODUCTION.

commune, ce manuscrit a été lacéré en plusieurs endroits et paraît avoir perdu une cinquantaine de feuillets dont une dizaine au commencement, car il débute au milieu du récit de l’entrée solennelle de Louis XI à Paris, le 31 août 1461. Après d’autres lacunes, il s’arrête brusquement à la fin du récit de la bataille de Guinegate (7 août 1479), sans qu’il soit possible, en son état actuel, de dire si la narration était continuée, comme dans les éditions imprimées, jusqu’à la mort de Louis XI. Bien que l’écriture de ce manuscrit semble remonter à la dernière partie du xve siècle, le fait que son rédacteur a employé le temps passé, en plusieurs occasions où le verbe est au présent dans le ms. fr. 5062, nous fait ranger le ms. fr. 2889 en seconde ligne[1], et nous n’avons adopté le texte qu’il fournit que pour la période de temps écoulée entre le mois de mars 1479, date à laquelle s’arrête le ms. fr. 5062, et le 7 août de la même année, où le ms. fr. 2889 fait défaut à son tour et où la reproduction de la première édition imprimée devient indispensable jusqu’à la fin.

L’édition qui semble bien être la plus ancienne de la Chronique Scandaleuse n’est pas datée et ne porte ni le nom de l’imprimeur ni celui du lieu où elle a été faites[2]. C’est un volume petit in-folio, gothique, de 73 feuillets non chif-

  1. Les passages dont la rédaction semble confirmer cette opinion seront signalés dans les notes de la présente édition.
  2. Il est fait un constant emploi, dans cette partie de notre préface, de la notice d’Aug. Vitu intitulée : La Chronique de Louis XI, dite Chronique Scandaleuse, faussement attribuée à Jean de Troyes, restituée à son véritable auteur. Paris, Jouaust, 1873, in —8°. M. Vitu, dont on verra que nous n’adoptons pas les conclusions, n’en a pas moins jeté de la lumière sur les origines de la Scandaleuse. Ses renseignements bibliographiques sont tirés du Manuel du libraire de Brunet.