Et vous, chers compagnons de la basse fortune
Qui m’a rendu la vie avecque vous commune,
Marcelle, et vous Sergeste, avec qui tant de fois
J’ai du dieu des chrétiens scandalisé les lois,
Si je puis vous prescrire un avis salutaire,
Cruels, adorez-en jusqu’au moindre mystère,
Et cessez d’attacher avec de nouveaux clous
Un Dieu qui sur la croix daigne mourir pour nous.
Mon cœur illuminé d’une grâce céleste…
Il ne dit pas un mot du couplet qui lui reste.
Comment, se préparant avecque tant de soin…
Holà, qui tient la pièce ?
Dedans cette action, où le ciel s’intéresse,
Un ange tient la pièce, un ange me redresse ;
Un ange par son ordre a comblé mes souhaits,
Et de l’eau du baptême effacé mes forfaits.
Ce monde périssable et sa gloire frivole,
Est une comédie où j’ignorois mon rôle ;
J’ignorois de quel feu mon cœur devait brûler ;
Le démon me dictoit quand Dieu vouloit parler ;
Mais depuis que le soin d’un esprit angélique
Me conduit, me redresse et m’apprend ma réplique,
J’ai corrigé mon rôle, et le démon confus,
M’en voyant mieux instruit, ne me suggère plus.