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Combien de saints baisers, combien d’embrassemens
Produiront de ton cœur les secrets mouvements !
Prends ma sensible ardeur, prends conseil de ma flamme ;
Marchons assurément sur les pas d’une femme :
Ce sexe qui ferma rouvrit depuis les cieux ;
Les fruits de la vertu sont partout précieux,
Je ne puis souhaiter de guide plus fidèle ;
J’approche de la porte, et l’on ouvre. C’est elle.
Enfin chère moitié…



Scène III.

NATALIE, ADRIEN.
NATALIE, se retirant.

Enfin chère moitié…Comment ! seul et sans fers ?
Est-ce là ce martyr, ce vainqueur des enfers,
Dont l’illustre courage et la force infinie,
De ses persécuteurs bravoient la tyrannie ?

ADRIEN.

Ce soupçon, ma chère âme…

NATALIE.

Ce soupçon, ma chère âme…Après ta lâcheté,
Va, ne me tiens plus, traître, en cette qualité ;
Du Dieu que tu trahis, je partage l’injure ;
Moi l’âme d’un païen, moi l’âme d’un parjure !
Moi l’âme d’un chrétien qui renonce à sa loi !
D’un homme enfin sans cœur et sans âme et sans foi !

ADRIEN.

Daigne m’entendre un mot.