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Scène II

Sardarigue, Syroës, Gardes, Artanasde.

Sardarigue

Sire, votre grandeur, ne trouve plus d'obstacles ;

Chaque heure, chaque instant, vous produit des miracles ?

Et le traité de paix, qu'Émile a consenti, [1195]

Engage Héraclius, dedans votre parti ;

Mais une autre nouvelle, et bien plus importante,

Qui peut-être, Seigneur, passera votre attente,

Est que tous les soldats, d'un même coeur unis,

Amènent prisonniers, Cosroës, et son fils. [1200]

Syroës

Cosroës ! Dieux ! je tremble ! et malgré ma colère,

À ce malheureux nom, connais encor mon père ;

Mais, pour se saisir d'eux, quel ordre a-t-on suivi ;

Sardarigue

Nul, que le zèle ardent, dont tous vous ont servi ;

À peine un bruit confus, de quelque voix forcées, [1205]

Proclamant Mardesane, a flatté leurs pensées,

Et les coeurs des soldats, assez mal expliqués,

Que Sandoce, et Pacor, par mes soins pratiqués,

Soulevant les deux Corps, que chacun d'eux commande,

Voyons, (nous ont-ils dit) le Roi, qu'on nous demande ; [1210]

Mardesane, à ce mot, pâle, transi d'effroi,

À peine encor régnant, a cessé d'être Roi,

Sandoce, s'est d'abord, saisi de sa personne,

Cosroës s'est ému, quelque alarme se donne ;

Mais tous deux arrêtés, on cesse, et sur le champ, [1215]

Un, Vive Syroës, s'étend par tout le Camp.