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Qui n'a plus de ressource, et que nous rendrons vaine ; [1110]

Si les Dieux, ennemis, de tels persécuteurs,

Des intérêts des Rois, sont encore protecteurs ;

Ô redoutable esprit, ô marâtre cruelle !

Trop pieuse Narsée, et mère indigne d'elle !

artanasde

Non pas mère, Seigneur, et j'ai sur ce propos, [1115]

Un secret, qui regarde encore votre repos.

Syroës

Quel secret, Artanasde ? éclairez-m'en, de grâce.

artanasde

Puisque le sort de Perse, a pris une autre face ;

Sachez un accident, heureux pour votre amour,

Que plus de vingt Soleils, n'ont osé mettre au jour ; [1120]

Et dont la vérité fera voir que Narsée,

Au parti de Syra, n'est point intéressée.

Syroës

Ô Dieux !

artanasde

Quand d'Abdenede, encore en son matin,

Une troisième course, eût tranché le destin ;

Tôt après, de sa mort, la tristesse bannie, [1125]

Fit penser Cosroës, au sceptre d'Arménie ;

Il proposa d'armer, son dessein fut conclu,

De vous dire le reste, il serait superflu ;

Il suffit qu'un hymen, joignit les deux couronnes,

Et que l'âge, le rang, et l'état des personnes, [1130]

Trouvèrent en Syra, tant de conformité,

Que l'hymen, et la paix, ne furent qu'un traité ;

Suffit qu'on sait encor, que dans votre famille,

La veuve de Sapor, n'apporta qu'un fille.