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Sardarigue.

Allons, délivre-moi, de ces objets funestes, [885]

Ces horreurs de mes yeux, ces odieuses pestes,

N'importe où je les fuie, ils me sont plus affreux,

Que le plus noir cachot, qui m'éloignera d'eux,

Allons.

         	Sardarigue l'emmène avec les Gardes

Syroës

Mon règne naît, sous de tristes auspices,

Si je lui dois, d'abord, du sang, et des supplices. [890]

palmyras

D'un trône, où l'on se veut établir sûrement,

Le sang des ennemis, est le vrai fondement ;

Il faut de son pouvoir, d'abord montrer des marques,

Et la pitié, n'est pas la vertu des Monarques ;

Du droit qu'on vous ravit, tout le Camp est jaloux, [895]

Les voix nommant son fils, tous les coeurs sont pour vous,

Il faut vaincre, ou périr, en ce fameux divorce,

Héritier de Cyrus, héritier de sa force,

Qui rendit ce grand Roi, si craint, et si puissant,

Que les fameux proscrits, de son règne naissant ; [900]

Chaque chef des quartiers, vous répond de la ville,

Pharnace, et Vayrac, traitent avec Émile ;

J'ai mis en liberté, les prisonniers Romains,

Tout est calme au Palais, la Reine est en vos mains ;

Peu de chose vous reste, et l'arrêt de deux têtes, [905]

Met la vôtre à couvert, de toutes ces tempêtes ;

Leur perte vous conserve ; et c'est à cet effort,

Qu'il vous faut éprouver, et qu'il faut être fort ;

Qu'il faut d'un vigueur, mâle, et plus que commune,

Aider les changements, qu'entreprend la fortune. [910]

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