Son esprit agité du meurtre de son père,
Dedans sa rêverie, à tout propos s'altère ; [235]
Et ne possédant plus, un moment de raison,
Ne lui laisse de Roi, que le sang, et le nom ;
Le crédit d'une femme en a tout l'exercice.
Toute la Perse agit, et meut par son caprice ;
Et bientôt, par son fils, qu'elle va couronner, [240]
En recevra les lois, que vous devriez donner.
Juge, en votre intérêt, rendez-vous la Justice,
Ravissez votre bien, qu'on ne vous le ravisse,
Qui peut insolemment prétendre à votre rang,
Par le même attentat, en veut à votre sang ; [245]
La Reine, qui vous craint, a trop de Politique,
Pour laisser un appas, à la haine publique ;
Et vous chassant du trône, oser vous épargner ;
Il faut absolument, ou périr, ou régner ;
Avouez, seulement, les bras qu'on vous veut tendre ; [250]
Tout le crédit du Roi, de son trône sorti,
Ne s'étendra jamais, à former un parti ;
Contre tous ses desseins, la Perse soulevée,
Éclatera sa haine, et publique , et privée,
Vengera ses Palais, et ses forts embrasés, [255]
Ses Satrapes proscrits, ses trésors épuisés,
Et le sang, que sans fruit, les légions romaines,
En tant d'occasions, ont puisé de ses veines.
Syroës rêvant.
Laisser ravir un trône , est une lâcheté,
Mais en chasser un père, est une impiété ; [260]
palmyras
Que, (pour vous l'enseigner) lui-même il a commise ;
Syroës