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Par le bien, qu'il vous veut, sur qui vous vous fiez, [55]

Votre fils, sur le trône, a déjà l'un des pieds ;

Et bientôt, par votre aide, il y porterait l'autre,

Si son ambition répondait à la vôtre ;

Mais dans ce grand projet, à quoi vous l'occupez,

Il prévoit le péril des trônes usurpés ; [60]

À leurs superbes pieds, il voit des précipices,

Et sait, que des tyrans, on fait des sacrifices ;

Il sait, qu'il est au Ciel, un Maître souverain,

Qui leur ôte, aisément, le sceptre de la main ;

Et dont le foudre est fait, pour ce genre de crimes, [65]

Pour tomber, en faveur, des Princes légitimes,

Le crime lui plairait, mais la punition

Lui fait fermer l'oreille, à votre ambition.

Syra

C'est bien vous déclarer, et nous jurer la guerre,

Que de nous menacer, du Ciel et de la terre, [70]

Nous verrons, quel effet, nous en succédera ;

Mais, je périrai, traître, ou mon fils régnera.

               S'en allant, elle rencontre Mardesane et s'arrête.

Syroës touchant son épée, dit hautement.

Il faut donc, que ce fer, me devienne inutile,

Ce coeur, sans sentiment, et ce bras immobile.


Scène II

Mardesane, Syroës, Syra.

Mardesane avec le bâton de Général d'armée.

Quel trouble, Syroës, émeut votre courroux ! [75]

Quoi ? La main sur l'épée ! Et la Reine avec vous !

Dieux !

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