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Que vous m'avez promise, et que j'ai poursuivie,

Au défaut de celui, qu'on te refusera,

J'ai du sang cher amant, qui te satisfera. [1700]

LE ROI

Vous ne pouvez douter, Duchesse, et vous Infante,

Que père, je voudrais répondre à votre attente ;

Je suis par son arrêt, plus condamné que lui,

Et je préférerais, sa mort, à mon ennui ;

Mais, d'autre part, je règne, et si je lui pardonne, [1705]

D'un opprobre éternel, je souille ma couronne ;

Au *lieu, que résistant, à cette dureté,

Ma vie, et votre honneur, devront leur sûreté ;

Ce lion est dompté, mais peut-être, Madame,

Celui, qui si soumis, *vous déguise sa flamme, [1710]

Plus fier, et violent qu'il n'a jamais été,

Demain attenterait, sur votre honnêteté ;

Peut-être, qu'à mon sang, sa main accoutumée,

Contre mon propre sein, demain serait armée ;

La pitié qu'il vous cause, est digne d'un grand coeur, [1715]

Mais, si je veux régner, il l'est de ma rigueur,

Je vous dois malgré vous, raison de votre offense,

Et quand vous vous rendez, prendre votre défense,

Mon courroux résistant, et le vôtre abattu,

Sont d'illustres effets, d'une même vertu. [1720]


Scène VII

Le Duc, Le Roi, Théodore, Cassandre, Léonor, Gardes.
LE ROI