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ACTE V




Scène I

Théodore, Léonor.
THÉODORE

,

De quel air, Léonor, a-t-il reçu ma lettre ?

LÉONOR

D'un air et d'un visage, à vous tout promettre. [1490]

En vain, sa modestie, a voulu déguiser,

Venant à votre nom, il l'a fallu baiser,

Comme à force, imprimant, sur ce cher caractère,

Une marque d'un feu, qu'il sent, mais qu'il veut taire.

THÉODORE

Que tu prends mal ton temps, pour éprouver un coeur, [1495]

Que la douleur éprouve, avec tant de rigueur :

J'ai plaint la mort du Duc, comme d'une personne,

Nécessaire à mon père, et qui sert sa couronne ;

Et quand on me guérit, de ce fâcheux rapport,

Et que j'apprends qu'il vit, j'apprends qu'un frère est mort ! [1500]

Encore, quoi que nos coeurs, usent d'intelligence,

Je ne puis de sa mort, souhaiter la vengeance ;

J'aimai également, la mort et l'assassin,