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Duc, encore une fois je vous ferme la bouche,

Et ne vous puis souffrir votre présomption.

LE ROI

Insolent !

LE PRINCE

J'ai sans fruit vaincu ma passion

Pour souffrir son orgueil, Seigneur, et vous complaire,

J'ai fait tous les efforts que la raison peut faire ; [1110]

Mais en vain mon respect tâche à me contenir,

Ma raison de mes sens ne peut rien obtenir ;

Je suis ma passion, suivez votre colère,

Pour un fils sans respect, perdez l'amour d'un père ;

Tranchez le cours du temps à mes jours destiné, [1115]

Et reprenez le sang que vous m'avez donné,

Ou si votre justice épargne encore ma tête,

De ce présomptueux rejetez la requête :

Et de son insolence humiliez l'excès,

Il s'en va furieux.

Ou sa mort à l'instant en suivra le succès. [1120]


Scène VII

Le Roi, le Duc, Gardes.
LE ROI

Gardes, qu'on le saisisse.

LE DUC, les arrêtant.

Ha ! Seigneur, quel asile

À conservé mes jours, ne serait inutile ?

Et me garantirait contre un soulèvement.

Accordez-moi sa grâce, ou mon éloignement.

LE ROI

Qu'aucun soin ne vous trouble, et ne vous importune. [1125]

Duc, je ferai si haut monter votre fortune,

D'un crédit si puissant j'armerai