Dans ma maison, mes fils ne mettez point le guerre [300]
Faites venir le Duc, Infant.
L'infant sort.
Scène III
Prince, arrêtez.
Vous voulez m'ordonner, encore de la lâcheté !
Et pour ce traître, encore, solliciter ma grâce !
Mais pour des ennemis, ce coeur n'a plus de place,
Votre sang, qui l'anime, y répugne à vos lois ; [305]
Aimez cet insolent, conservez votre choix ;
Et du bandeau royal, qui vous couvre la tête,
Payez, si vous voulez, sa dernière conquête ;
Mais souffrez m'en, Seigneur, un mépris généreux,
Laissez ma haine libre, aussi bien que vos voeux, [310]
Souffrez ma dureté, gardant votre tendresse,
Et ne m'ordonnez point, un acte de faiblesse.
Mon fils, si prêt du trône, où vous allez monter,
Prêt d'y remplir ma place, et m'y représenter ;
Aussi bien souverain, sur vous, que sur les autres, [315]
Prenez mes sentiments, et dépouillez les vôtres ;
Donnez à mes souhaits (de vous-même vainqueur,)
Cette noble faiblesse, et digne d'un grand coeur,
Que vous fera priser, de toute la province ;
Et Monarque, oubliez, les différents du Prince. [320]
Je préfère ma haine, à cette qualité,
Dispensez-moi, Seigneur, de cette indignité.